Si nous devions publier un Dossier de Tyler Birth au sujet de Lufthansa, c’est très certainement que le titre que nous choisirions à l’instant T. La compagnie aérienne allemande membre de Star Alliance avait déjà marqué (négativement) les esprits l’an passé lorsqu’elle s’attaquait (sur le plan judiciaire) à un blogueur allemand pour avoir relayé un mistake fare sur son média au motif que celui-ci en aurait fait une promotion active de l’erreur tarifaire et par conséquent lui aurait porté économiquement préjudice. Cette fois-ci, Lufthansa s’attaque à un voyageur, toujours devant les tribunaux, pour lui demander une compensation financière concernant un titre de transport non exécuté dans son intégralité.
À quel titre ?
Il est fréquent que certains voyageurs, désireux d’optimiser le coût de leur voyage, choisissent de s’envoler d’une autre ville que la leur, en raison notamment d’une offre tarifaire alléchante. Nous tâchons, sur The Travelers Club de vous fournir autant que possible certaines astuces pour voyager mieux, moins cher. Ainsi, nous publions fréquemment des offres au départ de villes européennes, vers l’Asie ou l’Amérique du Nord par exemple, parce qu’elles permettent à nos lecteurs d’économiser plusieurs centaines (voir milliers pour des vols en First) d’euros.
L’inconvénient de ces points de départ éloignés, c’est qu’il est nécessaire d’ajouter au coût du voyage un pré-acheminement et, parfois, un post-acheminement.
Si nous ne conseillons pas aux voyageurs d’écarter le dernier coupon, il est parfois économiquement plus avantageux de faire abstraction du dernier vol, surtout lorsque le précédent vous ramène à votre point de départ initial (par exemple, un Genève – Paris – Tel Aviv – Paris – Genève est bien plus pratique lorsque l’on habite Paris et que l’on retire le dernier segment).
C’est en tout point le cas du voyageur incriminé.
En effet, le client de Lufthansa avait réservé un Oslo – Seattle via Francfort.
Le passager s’est acquitté de la somme de 657 EUR pour ce titre de transport.
Habitant l’Allemagne, celui-ci avait réservé un titre de transport en aller simple jusqu’en Norvège à l’aller et c’était arrêté à Francfort lors du vol retour, sans poursuivre son voyage jusqu’à Oslo.
Dans la mesure où celui-ci s’est arrêté à Francfort au lieu de poursuivre jusqu’à sa destination finale, Oslo, Lufthansa a attaqué devant un tribunal de Berlin le malheureux voyageur. Il est accusé par la compagnie aérienne d’avoir tiré profit de l’abandon de ce dernier vol (en violant les conditions générales de vente) en économisant une importante somme d’argent.
La compagnie aérienne allemande estime que le billet lui aurait été facturé 2 769 EUR au départ de Francfort, en vol direct, et lui réclame une compensation de 2 112 EUR.
Problème.
Lufthansa est dans l’incapacité de fournir à la juridiction la justification du recalcul exact aboutissant à la somme demandée. Celle-ci a donc été déboutée en première instance. Mais la compagnie aérienne n’entend pas s’arrêter là : elle a d’ores et déjà formé un recours contre la décision du tribunal berlinois.
Comme quoi, Lufthansa ne lâche rien … ! 😉
Conclusion.
Sur la forme, cet article est à prendre au second degré. Mais sur le fond, il a le mérite de poser les bases d’une réflexion autour de nos habitudes de voyage.
Nombreux sont les voyageurs habitués à optimiser leurs déplacements en profitant d’un market fare, et en faisant abstraction du post-acheminement. Comment la compagnie aérienne peut-elle prouver que le voyageur n’a pas été contraint pour raisons médicales, par exemple, d’interrompre son voyage ?
Il est peu probable que Lufthansa parvienne à ses fins. Et créer une jurisprudence avec cette décision ne serait pas un bon signe pour les astucieux voyageurs.
Si la compagnie allemande est procédurière, il n’en demeure pas moins que les autres compagnies aériennes connaissent l’existence de ces pratiques, sans pour autant attaquer tous les clients qui interrompent leur voyage avant la fin. C’est aussi accepter le fait qu’une relation commerciale est plus enrichissante sur la durée que le profit immédiat.
Après tout, au restaurant, tous ne facturent pas en supplément les feuilles de salade oubliées par le client dans l’assiette ! 😉
Et vous, pratiquez-vous souvent cette technique lors de vos déplacements ?
Tyler.
(HT : BFMTV)
Nombreux sont les clients parisiens d’Air France qui achètent leurs vols vers l’Amérique du Nord depuis Bruxelles Midi, et qui 3mois avant le départ achetent un petit prix sur le Thalys pour aller à Bruxelles débuter leurs voyages.
Ce qui est aberrant c’est une telle difference de prix du fait de la ville de depart.
Comment la compagnie aérienne peut elle justifier un prix 4 fois supérieur sur un trajet qui comprend 2200 km de moins ?
C’est du vol.
Cette compagnie arnaque ses concitoyens, elle fait en plus des economies de carburants (la personne qui payée son billet n’est pas dans l’appareil voire elle a revendu le billet si la personne a prévenu du no-show et/ou surbooking) et elle a l’audace d’attaquer le passager !?
Une compagnie à boycotter sérieusement. La justice du consommateur.
La solution: acheter le billet en Italie; la règle du no show ne s’y applique pas !!!!