La semaine dernière, à la suite du journal télévisé de France 2, Air France faisait polémique, accusée de ne pas suffisamment respecter les gestes barrières à bord de ses avions. En effet, sur son réseau domestique, la compagnie aérienne tricolore privilégierait, selon les journalistes, la rentabilité économique au détriment de la distanciation sociale. En conclusion de notre précédent papier, nous comparions Air France à Lufthansa qui, depuis plusieurs semaines, avait fait de cette fameuse distanciation son cheval de bataille. Aujourd’hui, la compagnie aérienne allemande, qui traverse à son tour une zone de turbulence économique, revient sur sa décision et préfère imposer le port du masque plutôt que le siège neutralisé à bord de ses avions.
Le port du masque désormais imposé au détriment du siège neutralisé.
À compter du 4 mai 2020, Lufthansa imposera à ses passagers le port du masque à bord de ses avions. Cette mesure, effective dès lundi prochain, sera maintenue jusqu’au 31 août 2020 au minimum.
Par ailleurs, le personnel navigant commercial de la compagnie aérienne allemande devra également porter des masques pendant la durée du vol.
Si le port du masque est imposé pendant tout le voyage, les passagers sont vivement encouragés à conserver les protections en dehors des appareils, dans les espaces publics au sol.
Lufthansa demande à ses voyageurs d’apporter leur propre masque. Compte tenu des difficultés à se procurer les versions jetables, la compagnie aérienne n’impose pas un modèle en particulier. Ainsi, les masques en tissu ou de simples protections bouche-nez seront acceptées à bord.
Par cette décision, Lufthansa change son fusil d’épaule.
Jusqu’à présent, au départ de l’Allemagne, la compagnie aérienne avait appliqué une politique de neutralisation des sièges centraux en Economy ou adjacents en Premium Economy.
Cette décision, prise en concertation avec le Ministère des transports, sera désormais remplacée par le port du masque jugé suffisant pour lutter contre le coronavirus.
Néanmoins, si le taux de remplissage de l’appareil le permet, Lufthansa continuera d’appliquer l’ancienne mesure en complément de l’utilisation du masque à bord.
Conclusion.
La décision de Lufthansa est cohérente avec la réalité économique actuelle du transport aérien. Ne commercialiser que la moitié ou les trois quart des sièges à bord de l’appareil a un véritable impact sur la rentabilité des vols et ce, malgré les taux de remplissage actuels désastreux.
Cette mesure permettra, à terme, de réenvisager sereinement le transport aérien.
Pour mémoire, la direction de Lufthansa, qui sollicitait une aide gouvernementale de 9 milliards d’euros, a considéré que la contrepartie demandée par l’État était disproportionnée et incohérente avec la politique qu’elle s’était fixée.
Tyler.