Aujourd’hui, le Groupe Air France – KLM, avec à sa tête Jean-Marc Janaillac, présente ses résultats annuels. Afin de promouvoir ses performances et ses actions, le Président-directeur général du groupe franco-néerlandais était l’invité ce matin d’Europe 1. L’occasion pour lui de présenter la nouvelle arme d’Air France pour lutter contre cette concurrence.
Un tarif sans bagage sur le transatlantique.
Air France cherche à tout prix à apporter sa réponse à la concurrence féroce des compagnies aériennes low cost qui fait rage, y compris au départ de Paris.
Par ailleurs, nous l’avions évoqué, Air France – KLM réfléchirait actuellement à la création d’une filiale low cost long courrier sans pour autant avoir tranché sur la question. Néanmoins, au micro d’Europe 1 ce matin, le PDG du Groupe franco-néerlandais se disait prêt à aller plus loin que les actions qu’il met actuellement en oeuvre si celles-ci s’avéraient être insuffisantes.
Afin de contrer les tarifs proposer par Norwegian ou même prochainement LEVEL, Air France introduit son tarif LIGHT. Il s’agit d’un tarification sans bagage (celui-ci est ainsi proposé en option).
Ce tarif avait été dévoilé par Air France en décembre 2017.
En effet, à partir du mois d’avril 2018, les passagers pourront choisir un tarif sans bagage en soute. Un bagage cabine et un accessoire sont toujours autorisés en cabine à la condition que l’ensemble ne dépasse pas 12kg.
Le tarif d’appel, rappelé par Jean Marc Janaillac, est de 195 EUR aller simple.
Nul besoin pour la compagnie tricolore d’aller chercher bien loin son inspiration …
En effet, les tarifs d’appel des compagnies aériennes low cost sont présentés sans bagage, sans repas. Il s’agit purement et simplement d’un titre de transport permettant aux passagers de rejoindre un point B depuis un point A.
Par exemple, le tarif LEVEL (le niveau minimum) permet aux clients de rejoindre New York à partir de 159 EUR et même Montréal à partir de 129 EUR. Les tarifs s’entendent sans bagage, bien sûr.
Au départ de Paris Orly, les clients pourront voyager avec la filiale low cost long courrier du groupe IAG à partir du mois de septembre 2018.
En aller – simple ?
Nos confrères d’Europe 1 présente le tarif d’Air France comme un tarif proposé en aller – simple.
Ce n’est pas totalement vrai.
Les compagnies aériennes low cost sont passées maîtresses dans l’art de proposer une vraie tarification aller – simple : la possibilité pour un voyageur de n’acheter qu’un aller, à un tarif raisonnable.
Ainsi, Norwegian propose son vol « à l’unité » pour New York à partir de 159,90 EUR.
Du côté d’Air France, ce n’est pas la même musique. La compagnie aérienne ne sait pas faire d’aller simple sur son long courrier (à bon prix, j’entends).
En aller – simple, le tarif LIGHT ne semble pas être disponible.
2 007 EUR contre 160 EUR … ce n’est pas une réponse optimale à la concurrence des low cost.
Faire d’Air France une low cost ?
Progressivement, Air France a développé des concepts importés du low cost.
En 2015, le groupe Air France – KLM avait par exemple introduit le choix payant du siège en classe Economy.
Sur un vol avec escales, le tarif global pouvait s’élève jusqu’à 80 EUR.
En permettant un tarif sans bagage, Air France propose désormais à ses clients la possibilité d’acheter une option bagage.
Celle-ci est facturée 50 EUR par bagage pour les vols opérés par Air France et KLM. Générosité supplémentaire : les membres Flying Blue Ivory ont le droit à 10 EUR de réduction lorsque l’achat de l’option (sur le premier bagage) est effectuée 24h avant le départ.
Malgré tout cela, Air France ne sera jamais une compagnie low cost.
Faire voler les avions Air France coûte très cher.
Quid de 2017 ?
« Air France a repris de l’altitude ce qui, en période de turbulences, est toujours une bonne chose et en particulier au niveau financier. »
Telle est l’analyse de Jean-Marc Janaillac ce matin chez Europe 1.
En 2017, le groupe Air France – KLM a transporté plus de 99 millions de passagers, en hausse de 5,6% par rapport à 2016.
Par ailleurs, Air France a généré un bénéfice de 500 millions d’euros.
Mais sous pavillon tricolore, les bons résultats ne sont jamais annonciateurs de bonnes nouvelles.
En effet, la direction s’apprête à rentrer en conflit avec ses syndicats qui réclament une augmentation de 6% ; une manière selon eux de récompenser les salariés pour les efforts consentis ces dernières années.
Pour mémoire, depuis 2011, la grille des salaires avait été gelée.
Air France considère pourtant que l’augmentation de 1% prévue en deux temps (0,6% en avril puis 0,4% en octobre) est cohérente avec ce que la compagnie est en mesure de proposer sans se mettre en danger.
« Il est juste que le personnel qui a fait des efforts soit reconnu. Cependant, nous pensons qu’aller plus loin (que les 1%), ce serait remettre en cause l’équilibre de la compagnie d’autant qu’Air France a déjà la marge opérationnelle la plus faible de toutes les grandes compagnies européennes » – Jean-Marc Janaillac, PDG d’Air France-KLM.
Résultat : une grève est prévue le 22 février 2018.
Finalement, en constatant cela, on ne peut s’empêcher de penser au portrait d’Alexandre de Juniac qui avait été brillamment dressé par Les Echos ! 😉
Tyler.
Certes les tarifs Level sont moins élevés et acceptent des allers simple. Mais remarquons très généralement que le voyageur qui part, est censé rentrer à son point de départ… Donc ce n’est pas une tare qu’AF ne propose que des tarifs intéressants en A/R. Ce qui m’effraie, c’est le sort réservé aux passagers en cas d’annulation, de panne, de déroutement: quid alors de la prise en charge du passager, de son rerouting, de frais de logistique supplémentaires etc… Ça, seules les majors sont capables d’y répondre de façon sérieuse et rapide. Alors, pour quelques dollars de plus…
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