Le quotidien d’Alitalia a souvent été compliqué.
C’est en 2015 que la compagnie aérienne italienne se rapproche d’Etihad Airways, consécutivement à la création de la Società Aerea Italiana (SAI). Le dépôt de bilan de la Compagnia Aerea Italiana (CAI) la veille s’était accompagné de la suppression massive de postes, aussi bien au sol que chez les navigants.
Etihad Airways, qui détenait 49% des parts de l’entreprise gestionnaire d’Alitalia, n’a eu de cesse d’imposer son style afin de permettre à l’italienne de reprendre des couleurs.
Mais à la mi-2017, la compagnie d’Abu Dhabi, confrontée également à un grave problème de financement, a pris la lourde décision de mettre un terme à son investissement italien. Etihad Airways ne sera jamais parvenue à faire d’Alitalia un investissement profitable.
Depuis le désengagement d’Etihad, le gouvernement italien, actionnaire, a désespérément cherché un repreneur pour la compagnie aérienne. Sans succès. La crise du coronavirus aura eu raison des potentiels nouveaux actionnaires privés si bien que le gouvernement italien qui, compte tenu de la situation économique complexe dans laquelle Alitalia se trouvait, s’est décidé à la mi-mars 2020 à lui apporter son aide. Ainsi, ont été ajouté à la balance : une nouvelle Alitalia et une aide de 600 millions d’euros.
À l’aube de l’avènement de cette nouvelle structure, Reuters vient de dévoiler que l’État italien devrait, en plus de l’aide accordée à la mi-mars, injecter 3 milliards d’euros supplémentaires dans la nouvelle structure.
Une aide complémentaire sur fond d’accord social.
Selon nos confrères de Reuters, le gouvernement italien prévoit d’injecter 3 milliards d’euros supplémentaires au capital de la nouvelle Alitalia en complément de l’aide de 600 millions d’euros déjà apportée à la compagnie aérienne.
Pour mémoire, la nouvelle compagnie aérienne fera ses début en juin 2020 et absorbera 100% de l’ancienne. Cette dernière ne devrait pas être très différente de l’actuelle Alitalia, exception faite de la taille de sa flotte, déjà annoncée légèrement plus petite par le Ministre italien de l’Industrie (90 avions contre 113 aujourd’hui).
Par ailleurs, il semblerait que la compagnie aérienne vienne de conclure un accord avec les syndicats d’employés lui permettant d’imposer des congés à 6 622 salariés jusqu’au 31 octobre 2020. Ces salariés, dont la moitié serait des navigants techniques et commerciaux (et l’autre moitié des agents au sol), percevront néanmoins 70% de leur salaire actuel jusqu’à cette date. L’année dernière, la compagnie aérienne employait plus de 11 600 personnes. Cette mise en vacances forcées représente plus de la moitié des effectifs d’Alitalia.
Si la nouvelle compagnie aérienne prévoit de recentrer ses activités sur le long-courrier, ce plan massif de congés témoigne d’une lente reprise à prévoir dans le secteur du transport aérien.
Comme nous l’annoncions, la nouvelle compagnie aérienne travaille en étroite collaboration avec les syndicats du personnel pour s’assurer que le plus de salariés possibles reprennent leur fonction au sein de la nouvelle structure car si l’État italien décide d’investir, c’est également pour sauver les emplois du pays.
Conclusion.
Le feuille de route de la nouvelle Alitalia est simple : conserver ce qui fonctionne, se recentrer sur le long-courrier et les alliances, et sauver le maximum d’emplois italiens.
Pour mémoire, la compagnie italienne a récemment été forcée à quitter la joint-venture transatlantique (avec Air France, KLM et Delta Air Lines). Alitalia pourrait également être amenée à se séparer de Skyteam.
Si l’objectif demeure de permettre à la nouvelle Alitalia de développer ses alliances … Oui, mais pour aller où ?
Tyler.
