Le 22 octobre 2025, American Airlines a pris livraison de son premier Airbus A321XLR, devenant ainsi la première compagnie des États-Unis à accueillir ce monocouloir très long-courrier. L’appareil, immatriculé N303NY, a relié Hambourg à Dallas-Fort Worth en 11 heures et 8 minutes, concrétisant un jalon attendu depuis plusieurs années. Commandé en 2019 à 50 exemplaires, l’A321XLR devait initialement rejoindre la flotte dès 2023, avant que les retards de certification ne repoussent le calendrier. Cette arrivée marque le point de départ d’une évolution majeure pour la flotte d’American, longtemps en retrait sur le segment international par rapport à Delta et United.
American Airlines : une mise en service échelonnée entre États-Unis et Europe.
L’appareil doit entrer en service mi-décembre 2025, sur la liaison New York (JFK) – Los Angeles (LAX). American inaugurera ainsi un nouveau chapitre pour ses liaisons transcontinentales premium, jusqu’ici opérées par une sous-flotte spécifique d’A321T. Ces derniers sont désormais reconfigurés dans une version domestique standard, tandis que certains vols transcon sont temporairement opérés en Boeing 777.
La seconde étape interviendra à partir de mars 2026, avec le lancement prévu des premiers vols transatlantiques opérés en A321XLR, bien que ces routes ne soient pas encore disponibles à la vente. Le programme de formation long-courrier des équipages est déjà en cours, signe que la transition opérationnelle est bel et bien enclenchée.
Un monocouloir au confort de long-courrier pour American Airlines.
Avec 155 sièges répartis en trois classes, l’Airbus A321XLR d’American se veut un condensé de confort et de technologie.
En Business, les passagers découvriront 20 suites individuelles en configuration 1-1, équipées du siège Collins Aerospace Aurora. Chaque suite offre un lit parfaitement plat, une porte coulissante, un écran 4K de 17 pouces, une connectique complète incluant Bluetooth, AC, USB-C et charge sans fil, ainsi qu’un toilette dédié à l’avant.
La Premium Economy comprend 12 sièges Recaro R5 en 2-2, proches de ceux proposés sur les A321neo de Delta. Le pitch de 37 pouces, la largeur de 21 pouces et les écrans 4K de 13,3 pouces placent le produit au niveau d’un vrai standard long-courrier, même si cette cabine ne dispose pas de toilettes dédiées.
Enfin, la cabine Economy regroupe 123 sièges Collins Meridian en 3-3, tous équipés d’un écran 4K de 11,6 pouces, du Wi-Fi haut débit Viasat, et d’une connectique complète. Avec un espacement de 31 pouces, elle se situe dans la moyenne du marché, mais ne comprend pas de section Main Cabin Extra. Un choix stratégique qui reflète la volonté d’American d’optimiser la capacité plutôt que de segmenter davantage son offre.
L’ensemble de la cabine est animé par le système Thales Avant, garantissant une expérience homogène et connectée sur l’ensemble des classes de voyage.
Un avion pensé pour combler le vide post-pandémie.
L’arrivée du XLR répond à une logique de fond. Au début de la pandémie, American Airlines a retiré ses Airbus A330, Boeing 757 et 767, amputant lourdement sa flotte long-courrier. Ce retrait, motivé par la réduction des coûts, a rapidement montré ses limites lorsque la demande de loisirs longue distance est revenue plus vite que prévu.
L’Airbus A321XLR vient ainsi combler le vide structurel laissé par ces appareils intermédiaires, tout en offrant une autonomie pouvant atteindre 8 700 km selon les données de l’avionneur européen. Ce rayon d’action permet d’envisager des liaisons « longues », reliant directement des marchés secondaires des deux côtés de l’Atlantique, sans recourir à un gros-porteur comme le 787.
Pour Heather Garboden, CCO d’American, cet avion est avant tout « conçu pour les longs trajets, avec le confort et le style au premier plan ». Un propos qui traduit la volonté d’American de renouer avec une vision produit ambitieuse, centrée sur l’expérience à bord et non plus uniquement sur les économies d’échelle.
Un nouvel équilibre entre confort, capacité et rentabilité.
Le lancement de l’A321XLR ne se résume pas à l’introduction d’un nouvel avion : il incarne une réflexion plus globale sur la rentabilité du long-courrier. Capable de relier des villes comme Boston à Dublin ou Philadelphie à Lisbonne sans escale, tout en transportant moins de 160 passagers, l’appareil pourrait devenir le chaînon manquant entre le réseau domestique haut de gamme et les ambitions transatlantiques d’American.
Avec 50 exemplaires commandés, la compagnie se donne les moyens de rééquilibrer son offre internationale sans bouleverser son modèle opérationnel. Le XLR combine en effet souplesse, densité et cohérence produit, trois qualités stratégiques dans un marché où la flexibilité prévaut désormais sur la seule capacité.
Conclusion.
En recevant son premier Airbus A321XLR, American Airlines redessine donc les contours de son réseau et affirme son retour dans la course à l’innovation produit.
Et vous, pensez-vous que l’A321XLR puisse réellement redéfinir l’équilibre entre confort et rentabilité sur les liaisons long-courrier à faible densité ?
VdC.
