La connectivité est de toute évidence la « nouvelle » révolution qui bouscule le secteur de l’aérien. Historiquement, la question du confort a toujours été centrale, surtout depuis la démocratisation du transport aérien lorsque cette activité réservée à une élite est devenue un outil de masse indispensable à l’évolution du monde.
La guerre du confort a principalement tourné ces vingt dernières années autour des aménagements en cabine. Après des sièges plus ou moins confortables et bardés d’options, sont arrivés les sièges-lits (on pense aux Cirrus de Zodiac Aerospace), les Suites privatives (en First et prochainement en Business avec Delta Air Lines et Qatar Airways), les bars aériens, etc.
On constate des évolutions technologiques identiques dans le domaine des divertissements à bord. Les antiques vidéo-projecteurs nécessitant des écouteurs pneumatiques ont laissé place en à peine deux décennies à des écrans individuels de haute technologie, principalement développés aujourd’hui par les équipes de Thales, Panasonic ou encore Zodiac.
La connectivité est la nouvelle notion moderne qui fait parler d’elle désormais. Le principe : garder un lien avec le sol malgré une vitesse de 1 000 km/h et une distance de parfois plus de 10 km depuis le sol.
S’il existe chez certains passagers une volonté de préserver l’avion comme un espace clos où tout lien avec le monde extérieur devrait être banni, la grande majorité des voyageurs est maintenant demandeuse d’une continuité d’accès au réseau internet.
C’est ce que démontre assez nettement une étude menée par Icelandair l’an dernier.
Pêle-mêle, il ressort que près d’un quart des voyageurs ont payé plus cher leur billet pour privilégier une compagnie offrant un bon débit internet. Pour 17% des personnes interrogées, cette donnée a même conduit à un changement de stratégie voyage en préférant une compagnie aérienne plutôt qu’une autre.
Si un seul chiffre devait être retenu : 85% des individus qui voyagent aujourd’hui utiliseraient la connexion internet de l’avion si celle-ci était gratuite. Un chiffre qui illustre bien l’importance de ce nouveau besoin, qui est indéniablement en accord avec la stratégie adoptée par certaines compagnies aériennes.
On voit bien qu’avec un tel pourcentage, c’est tous les passagers qui sont ciblés.
Certaines entreprises prendront inéluctablement en charge les surcoûts des clients non-éligibles à la gratuité. Néanmoins, c’est aussi le grand public qui est visé, celui-là même qui est déjà habitué à réduire la facture voyage à son minimum : options bagages, repas payants ou contenu audio-visuel facturé en sus.
Tous connectés : l’exemple concret d’Icelandair.
Historiquement, c’est en Amérique du Nord que la connectivité à bord s’est développée le plus efficacement.
Cette connectivité peut prendre plusieurs formes : de l’appel téléphonique à la VOIP mais également de la TV à la data internet. Aujourd’hui, Icelandair explique que ce sont les vols reliant Keflavik à l’Amérique qui génèrent le plus de demande de connectivité.
Satisfaire cette demande était l’objectif principal de la compagnie islandaise si bien que fin 2015, plus de 95% de sa flotte long-courrier était équipée de cette technologie. Ces chiffres (qu’il convient de mettre en correlation avec la taille de sa flotte) montrent bien qu’Icelandair à su s’imposer face à ses concurrents sur le terrain de la connectivité à bord.
La connectivité est progressivement devenue un marqueur de qualité. A l’image d’une cabine réussie ou d’un catering appétissant, certaines compagnies ont décidé de faire de l’accès à internet un marqueur différenciant.
Technologies.
Les technologies d’accès à internet sont variées, de l’antenne (au sol) aux satellites. La stabilité du signal se fait parfois au détriment du débit offert et inversement. Plusieurs fournisseurs s’affrontent sur ce marché en rivalisant de solutions qui doivent à la fois être les moins onéreuses possibles (en achat, en installation, et en usage) mais également être les plus efficaces en opération.
Il convient de ne pas oublier que les radômes installés sur les carlingues des avions sont des proéminences dont l’impact aérodynamique demeure toutefois négligeable.
C’est Global Eagle Entertainment (GEE) qui a été choisi par Icelandair.
Ces derniers ont misé sur la technologie Ku-band. Cette dernière n’est pas le système le plus performant actuellement sur le marché. D’autres techniques permettent aujourd’hui des débits plus importants.
Néanmoins, tout wifi embarqué comporte ses propres avantages.
Dans le cas du Ku de GEE, c’est la fiabilité qui est mise en avant. Son prix aussi, puisque sur ce plan évidemment tous les systèmes ne se valent pas. Moins le coût de la technologie sera élevé, plus celle-ci pourra être proposée à une tarification avantageuse, et renforcera ainsi son attractivité auprès des passagers.
En termes de couverture réseau, les lignes d’Icelandair sont quasiment toutes concernées par la connectivité à bord – le cas d’Anchorage étant négligeable (ligne trop nordique pour une couverture par les satellites sur un tiers du parcours) puisqu’opérée saisonnièrement.
Conclusion.
La question de l’accès à une connexion internet est dépassée aujourd’hui.
Plus aucun acteur de l’industrie (ou presque), y compris en Chine, n’est réfractaire à l’idée. Les revenus générés pour la compagnie sont indéniablement un gain pour elle. Néanmoins, de manière plus générale, il n’est plus opportun de faire l’économie de cette offre de service à bord puisque de nombreux acteurs du secteur maîtrisent déjà ces technologies et ces offres depuis plusieurs années.
Les enjeux sont ailleurs : une meilleure couverture réseau, un signal plus performant, un débit plus important.
Bien entendu, la question du tarif facturé aux passagers se pose.
La compagnie Icelandair se démarque sur plusieurs points comme la gratuité pour certains passagers éligibles, la proportion d’avions équipés de Wifi et le Gate-to-Gate qu’elle est la première à proposer en Europe.
Des orientations stratégiques intéressantes, concrètes et stables, et qui s’avèrent désormais indispensable !
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