Norwegian a récemment annoncé avoir acquis auprès de Small Planet Airlines 28 créneaux par semaine au départ de l’aéroport londonien de Gatwick. Aucune annonce officielle n’a pour le moment été communiquée quant à l’utilisation qui sera faite de ces créneaux, la compagnie desservant déjà 9 villes américaines ainsi que Singapour depuis cet aéroport.
L’axe transatlantique.
Cette annonce qui intervient environ dix jours après celle d’augmenter de près de 10% les capacités depuis Barcelone vers les États-Unis montre la volonté de Norwegian de devenir un leader mondial du long courrier transatlantique.
2018 sera sans doute une année très offensive sur ce terrain. En effet, à partir du mois de mai l’aéroport d’Amsterdam offrira une liaison directe vers New York quatre fois par semaine tandis que la liaison depuis Madrid sera mise en service durant le mois de juillet. Toujours sur l’aéroport madrilène, la compagnie norvégienne ouvrira également en juillet une liaison vers Los Angeles. Milan l’aura précédé en ouvrant dès mi-juin quatre vols hebdomadaires vers Los Angeles.
Toutes ces annonces montrent la bataille que se livrent l’ensemble des compagnies aériennes sur le segment des vols transatlantiques. Pour l’instant dominé par British Airways avec plus de 1,9 millions de sièges offert pendant la précédente saison IATA, la croissance de Norwegian a de quoi faire peur chez la compagnie britannique. Norwegian a en effet plus que doublé son offre passant de 400 000 à 860 000 sièges offerts. Dans le même temps, tous les acteurs augmentent leurs capacités comme la low cost islandaise WOW Air, qui a augmente de 31% ses propres capacités sur ce segment alors qu’Emirates a lancé des vols entre la Grèce et l’Italie vers les USA.
S’adapter pour résister.
Alors les legacy s’adaptent en lançant leurs propres compagnies low cost comme British Airways avec Level. Air France a annonce Joon, qui ne s’intéresse pour l’instant pas à de liaison vers le continent Nord Américain. American Airlines s’adapte aussi en supprimant la première classe de nombreux vols et en proposant de nouveaux produits.
D’autres compagnies ont par ailleurs fait d’autres choix comme Finnair qui a délaissé les liaisons transatlantiques (avec seulement 8% de ses capacités) pour se tourner vers les destinations asiatiques qui représentent 50 % de ses capacités.
Les compagnies régulières sont donc bel et bien inquiètes et inquiétées par ces compagnies à bas coûts long-courrier. Elles, qui n’avaient pas cru il y a vingt ans au low-cost moyen courrier ont bien compris (avec sans doute du retard) le succès commercial que serait les vols longs courrier à bas coûts.
Conclusion.
Norwegian va donc encore accentuer sa présence dans tous les aéroports européens et mener la vie dure aux legacy sur ce marché du transatlantique. La France ne sera pas épargne puisque si seuls deux avions au nez rouge sont actuellement basés à Paris, ils seront cinq l’année prochaine.
En 2018, Norwegian va ainsi opérer 61 routes transatlantiques.
Mais sur ce marché hyper mur existera t-il de la place pour autant d’acteurs ? Les taux d’occupation qui sont aujourd’hui autour de 80% sur ce marché se maintiendront-ils à ce niveau ?
Keven.