Il y a maintenant deux ans, début juin 2017, l’Arabie Saoudite, le Yémen, les Émirats Arabes Unis, le Bahreïn, et l’Égypte ont stoppé les relations diplomatiques qu’ils entretenaient entre leurs États et le Qatar induisant notamment pour Qatar Airways, la compagnie aérienne nationale, l’impossibilité d’emprunter les couloirs aériens survolant leurs territoires. Par ailleurs, étant obligée de les contourner, les temps de vol de Qatar Airways ont été considérablement rallongés, notamment vers l’Europe ou l’Afrique.
Si l’État du Qatar a conservé d’excellentes relations avec certains partenaires salutaires, à l’instar de l’Iran, de la Turquie et du Sultanat d’Oman, ce sont 18 vols régionaux qui ont été suspendus par la compagnie de Doha.
Début février 2019, en marge de la conférence de presse CAPA à Doha, Qatar Airways dressait un second bilan de la situation appelant à un soutien massif de la communauté internationale.
Coup de tonnerre dans les relations entre le Qatar et les autres pays du Golfe.
En effet, l’Émir du Qatar, le Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani, a été convié par le roi d’Arabie Saoudite à participer à une réunion d’urgence du Conseil de Coopération du Golfe (GCC) à la Mecque ce 30 mai 2019.
Le Premier Ministre Abdullah bin Nasser bin Khalifa Al Thani et le Ministre des Affaires Étrangères Mohammed bin Abdulrahman Al Thani ont reçu cette invitation pendant une rencontre avec le Secrétaire général du GCC Abdullatif bin Rashid Al Zayani à Doha le 26 mai 2019.
Ces (deux) réunions du GCC ont pour but d’échanger autour des récentes « agressions et leurs conséquences » dans la région. En effet, il s’agissait d’attaques de drônes sur les installations de pétrole du Royaume d’Arabie Saoudite ainsi que de quatre navires (dont deux pétroliers) au large des côtes des Émirats Arabes Unis.
Hier dans la nuit, pour la seconde fois seulement depuis deux ans, un avion du Qatar a été autorisé à survoler l’Arabie Saoudite. À noter cependant que c’est la première fois qu’un appareil immatriculé A7 peut se poser à Jeddah depuis l’aube de cette crise des pays du Golfe.
L’Airbus A319 A7-HHJ appartient à la division Amiri de la flotte de Qatar Airways. Ce n’est donc pas un vol commercial puisque des diplomates étaient à bord en prévision de la réunion d’urgence du GCC.
L’avion est ensuite retourné à vide à Doha. Il a également été autorisé à survoler l’Arabie Saoudite.
En décembre 2018, un avion de Qatar Airways (division Amiri également) avait déjà été autorisé à survoler l’Arabie Saoudite avec à son bord le Sheikh Tamim bin Hamad Al Thani.
Conclusion.
Si cet appareil de Qatar Airways Amiri a été autorisé à survoler l’Arabie Saoudite et à se poser à Jeddah, cela ne veut pas pour autant dire que les vols commerciaux seront de nouveaux possibles prochainement. Il s’agit uniquement de préparer et d’assister à la réunion d’urgence du GCC.
Cette autorisation exceptionnelle n’est pas annonciatrice d’un réchauffement des relations entre les pays de la coalition et le Qatar.
Néanmoins, il est sans doute possible de parler de dégèle !
Tyler.
(Crédit photo de couverture : JetPhotos / Maik Voigt)