Récemment, nous apprenions que le groupe Qatar Airways était intéressé par une augmentation de sa participation au capital de Cathay Pacific. Ainsi, le groupe dirigé par Akbar Al Baker pourrait prochainement porter à 20% sa part du capital de la compagnie de Hong Kong, membre également de l’alliance oneworld. Plus surprenant, du moins au premier abord, Qatar Airways aurait, selon le média angolais Novo Jornal, émis son souhait d’acquérir une participation de 39% dans le capital de TAAG – Linhas Aéreas de Angola, la compagnie aérienne nationale de l’État d’Angola.
Créée telle que nous la connaissons aujourd’hui en 1975 après la déclaration d’indépendance de l’Angola (bien que ses origines remontent à la DTA de 1938), TAAG Linhas Aéreas de Angola, est une compagnie aérienne complexe. Avec une flotte démesurée de 13 appareils (dont la moyenne d’âge est cependant inférieure à 10 ans), des effectifs bien trop importants, et des lignes à la rentabilité parfois douteuses, il n’est pas incompréhensible que la compagnie aérienne perde de l’argent année après année.
Pour mémoire, TAAG propose même un produit de Première classe sur ses 5 Boeing 777-300ER (avec deux produits qui coexistent cependant).
Pour tenter de juguler les pertes, Emirates avait, par ailleurs, été appelée à gérer la compagnie aérienne en 2015. Néanmoins, la compagnie aérienne basée à Dubai n’a pas tardé à jeter l’éponge puisqu’en juillet 2017, cette dernière a décidé de se retirer immédiatement de l’accord avec l’Angola considérant qu’elle ne parviendrait pas à faire rentrer suffisamment d’argent dans les caisses pour remettre les comptes de TAAG dans le positif.
Néanmoins, toujours selon Novo Jornal, l’Angola travaillerait actuellement à la création d’un programme de privatisation, appelé « Propriv », qui concernerait également la compagnie aérienne nationale, TAAG Linhas Aéreas de Angola.
Si le groupe Qatar Airways confirmait l’acquisition des 39% évoqué par le Novo Jornal, la compagnie aérienne d’Akbar Al Baker ne serait qu’un actionnaire minoritaire de TAAG. Cependant, la gestion de cette dernière pourrait, par l’intermédiaire du groupe qatari, lui être confiée. Le gouvernement angolais conservait, quant à lui, au moins 51% du capital. On reste dans l’objectif d’une gestion dans le Golfe, mais ailleurs.
Pour l’heure, l’information n’a pas été confirmée, ni par l’Angola, ni par le groupe Qatar Airways. De plus, Mercado, un journal angolais, aurait réfuté les informations de Novo Jornal. Cependant, la compagnie aérienne de Doha a annoncé la semaine dernière qu’elle allait enfin débuter la desserte de Luanda, depuis son hub qatari, en partage de code avec TAAG, conformément à l’accord signé en février dernier.
Conclusion.
Qatar Airways est coutumière de ces multiples participations au capital d’autres compagnies aériennes, à l’instar de Cathay Pacific, LATAM, IAG, China Southern, ou encore Air Italy. Prudente, la compagnie de Doha le fait toujours avec la force de ses convictions.
Ainsi, si cette participation à hauteur de 39% du capital de TAAG était actée, cela signifierait qu’Akbar Al Baker n’agira pas à la légère, considérant que toutes ses compagnies aériennes partenaires doivent offrir le même niveau de service que Qatar Airways…
À juste titre.
Tyler.