Hier, à Doha, en marge du sommet aéropolitique organisé pour la première fois par CAPA au Moyen-Orient, la compagnie nationale, Qatar Airways, a annoncé avoir terminé les négociations avec l’Union Européenne visant à la signature d’un accord de référence portant sur les conditions du transport aérien. À terme, une fois signé, les pays membres de l’Union Européenne mais également le Qatar pourront bénéficier d’une libéralisation des liaisons entre les États signataires.
Vers un accord de ciel ouvert ?
L’Union Européenne et l’État du Qatar ont entamé les discussions depuis plusieurs mois. Mais jusqu’à présent, les parties s’étaient montrées prudentes sur la conclusion de ces échanges. En revanche, Son Excellence Akbar Al Baker, Président-directeur général du Groupe Qatar Airways, et le Directeur Général de la Commission Européenne pour la Mobilité et le Transport, Monsieur Henrik Hololei, ont donné une conférence de presse commune afin d’annoncer le succès de cette première étape.
À noter que les négociations ont été menées par Madame la Commissaire Européenne, Violeta Bulc.
Cet accord historique entre l’Union Européenne et un des États membres du Conseil de la Coopération (des pays) du Golfe (GCC) permettra aux parties de poser un cadre durable pour leurs relations futures respectives. En effet, si cet accord est signé et respecté, les compagnies aériennes des États signataires disposeront de droits de trafic potentiellement illimités. Possiblement, si tous les États membres de l’Union Européenne signent cet accord, les 28 nations et le Qatar pourront disposer d’un accès illimité et sans restriction à leurs territoires respectifs.
« Par ces négociations, les deux côtés ont montré que l’engagement positif permet de construire la confiance entre des nations, et permet de profiter des avantages de la libre concurrence. Notre espoir est que le succès de ces négociations encouragera d’autres blocs commerciaux et des marchés d’aviation significatifs à joindre la réalisation d’un régime d’aviation global libéralisé pour des générations futures. » – Akbar Al Baker, Président-directeur général du Groupe Qatar Airways.
C’est un véritable pas en avant pour le Qatar qui montre ainsi sa capacité à s’entendre avec d’autres États (ou groupement d’États), à l’instar de l’Union Européenne, ce que les Émirats Arabes Unis par exemple ne semblent pas en mesure de faire. Rappelons à toutes fins utiles que les Émirats Arabes Unis ont décidé de mettre fin avant même le premier jour des négociations (devant permettre une libéralisation des droits de trafic contre davantage de transparence dans leurs règles de fonctionnement) prévues initialement l’an dernier.
L’Union Européenne prévoit une signature de l’accord dans les 6 mois à venir.
Concurrence.
En matière de concurrence, cet accord est un véritable plus ; notamment pour le consommateur.
En effet, celui-ci permettra aux passagers de bénéficier de davantage de possibilités pour leurs déplacements entre l’Europe, le Qatar et le reste du monde. Par exemple, depuis la France, Qatar Airways est actuellement en mesure d’offrir des vols au départ de Paris (trois vols quotidiens) et de Nice (un vol quotidien). Avec cet accord, la compagnie nationale du Qatar pourrait proposer des vols depuis d’autres villes françaises (comme Lyon par exemple) et augmenter ses fréquences soumises aux droits de trafic actuellement négociés.
De plus, Qatar Airways dispose aujourd’hui d’une flotte jeune et de produits d’exception à bord (avec notamment la Qsuite) comme au sol (ses salons à l’aéroport international Hamad). Un bon moyen d’attirer une clientèle captive des compagnies nationales de leurs États d’origine.
« Nous nous approchons du principe de libre concurrence : l’accès juste aux marchés, avec une concurrence basée sur les produits et les services, conforme à ce que le client veut et est enclin à acheter. » – Akbar Al Baker, Président-directeur général du Groupe Qatar Airways.
Si une levée de boucliers est à prévoir dans nos tranchées (c’est évident puisque nos compagnies nationales ne sont pas en mesure de proposer un tel niveau de confort à bord), cet accord vise également à mettre en place une collaboration plus poussée entre les États de l’Union Européenne et le Qatar.
« L’accord offrira une plate-forme commune pour les compagnies aériennes en Europe et au Qatar afin de mieux se comprendre, créant de nouvelles occasions pour collaborer et coopérer » – Akbar Al Baker, Président-directeur général du Groupe Qatar Airways.
Si le contenu de l’accord n’a pas été dévoilé, la Commission Européenne et les dignitaires du Qatar se sont respectivement engagés à favoriser la libre concurrence, mais également à préserver l’environnement, la protection des consommateurs, les règles sociales et apporter plus de transparence ; ce dernier point ayant été vivement réclamé par les compagnies aériennes européennes (Lufthansa et Air France – KLM,) à l’initiative de la sollicitation européenne.
Conclusion.
Après plusieurs mois de négociations, l’Union Européenne et le Qatar sont finalement parvenus à un accord. Historique, celui-ci a été dévoilé lors du premier sommet CAPA dédié aux sujets aéropolitiques.
À terme, il permettra un accès illimité et sans restriction aux territoires respectifs des pays signataires.
Cet accord inspirera t-il d’autres blocs d’État à négocier avec le Qatar en ce sens ? Le pays membre du Conseil de la Coopération (des pays) du Golfe semble avoir montré de la très bonne volonté dans les échanges, y compris au sujet de la transparence ! 😉
Tyler.
(Crédit photo de couverture : The Travelers Club / Do not use without our consent)
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