Toute l’industrie du tourisme est fortement touchée par la pandémie. Les conséquences économiques sont désastreuses aussi bien pour les compagnies aériennes que pour le secteur de l’hôtellerie tout entier. Mais les avionneurs sont également confrontés au fait que les acteurs majeurs de l’industrie diffèrent leurs investissements à l’instar de l’ annonce récente d’Air France, par exemple. Boeing, pour qui l’année écoulée a été compliquée, vient de requérir un renflouement de la part de l’État américain afin de faire face à ses difficultés.
Une aide nécessaire.
Si le doute était jusqu’à présent encore possible, Boeing a confirmé par voie de communiqué qu’il sollicitait une aide de 60 milliards de dollars à l’État américain afin de faire face à ses difficultés et de poursuivre ses activités.
« Nous apprécions le soutien du Président et de l’Administration envers les 2,5 millions d’emplois et les 17 000 fournisseurs sur lesquels Boeing compte pour rester le premier exportateur américain, et nous sommes impatients de travailler avec l’Administration et le Congrès dans le cadre de l’examen de la législation et des politiques appropriées.
Boeing sollicite un minimum de 60 milliards de dollars en liquidités publiques et privées, y compris en garanties de prêts, pour l’industrie manufacturière aérospatiale. Ce sera l’un des moyens les plus importants pour les compagnies aériennes, les aéroports, les fournisseurs et les fabricants de prévoir la reprise. Les fonds soutiendront la vigueur de l’industrie aéronautique dans son ensemble, car une grande partie des liquidités mises à disposition de Boeing sera utilisé pour les paiements des fournisseurs afin de maintenir la fonctionnement de la chaîne d’approvisionnement.
Les perspectives à long terme pour l’industrie sont toujours solides, mais jusqu’à ce que le trafic mondial de passagers revienne à des niveaux normaux, ces mesures sont nécessaires pour gérer la pression sur le secteur de l’aviation et sur l’économie (…) ».
Boeing mérite t-elle cette aide ?
Boeing est une entreprise vitale pour la santé économique des États-Unis.
Acteur fondamental, elle génère un nombre incroyable d’emplois sur le territoire et dans le monde, fait vivre de multiples entreprises qui la fournissent, et pèse positivement sur les exportations du pays.
L’importance d’une telle aide n’est donc pas à remettre en question.
Néanmoins, les spécialistes estiment que cette aide de 60 milliards de dollars coutera 182 dollars par contribuable américain.
La gestion passée de l’entreprise, pointée du doigts par les événements survenus l’an passé, permet tout de même d’émettre des réserves quand à la signature d’un chèque en blanc pour Boeing. L’entreprise américaine devra rendre des comptes sur cet argent qui sera mis à sa disposition par l’Administration.
Par ailleurs, le fait que l’état américain mette à disposition de Boeing un minimum de 60 milliards de dollars de liquidités ne fera qu’accentuer la défiance des autres constructeurs, Airbus pour ne pas la nommer, quant aux subventions étatiques en cause depuis 15 ans.
Ces dernières jours, l’action de Boeing n’a eu de cesse de chuter pour approcher la barre des 100 dollars.
Cette situation fragilise le constructeur américain qui se trouve désormais fortement exposé aux risques du marché.
Si la pandémie a joué un rôle déterminant dans l’effondrement du cours de l’action Boeing, il n’en demeure pas moins que c’est toute la gestion passée qui est aujourd’hui sévèrement sanctionnée.
Conclusion.
Acteur crucial de l’économie américaine, les États-Unis n’abandonneront pas Boeing.
Néanmoins, compte tenu de l’aide de 60 milliards de dollars, il est possible que l’Administration demande à l’avionneur de solides garanties et une gestion plus efficiente des affaires courantes.
Car en définitive, c’est le contribuable qui règlera la facture.
Tyler.