Après avoir dévoilé en grande pompe le nouveau nom commercial du CSeries en début de semaine, Airbus s’offre désormais la cerise sur le gâteau : une première commande (majeure, de surcroît) enregistrée sur les terres de Boeing. En effet, en octobre dernier, l’avionneur européen a acquis 50,01% des parts du programme CSeries devenant ainsi le principal actionnaire, aux côtés de Bombardier et du Gouvernement du Québec (qui en conservent respectivement 31% et 19% environ). De plus, depuis le 1er juillet 2018, c’est Airbus qui est désormais en charge de la commercialisation de l’A220.
Actuellement, trois compagnies aériennes opèrent l’A220 (ex-CSeries) :
Si les ventes se sont faites attendre au début, le programme s’est sorti de de cette « mauvaise passe » grâce notamment à ses premiers clients, au soutien sans faille du gouvernement canadien et à la commande emblématique de l’américaine Delta Air Lines.
Pour mémoire, la compagnie aérienne américaine avait passé une commande, aussi salvatrice qu’imprévue, de 125 appareils (dont 50 avions en option).
Cette commande avait d’ailleurs déchaîné les passions à l’époque allant même jusqu’à conduire Boeing à attaquer la commande signée entre Bombardier et Delta en accusant l’avionneur d’avoir cassé le prix de vente de son appareil (estimé vendu à 19,6 millions USD pièce contre 79,5 millions USD en prix catalogue).
Aujourd’hui, avant la commande de JetBlue, l’appareil avait enregistré 402 commandes (pour 38 avions livrés et un backlog de 364 unités).
JetBlue.
La compagnie low cost américaine a passé commande à Airbus de 60 A220-300 (ex-CS300) ! La commande principale est assortie d’une option de 60 autres avions qui pourrait être déclenchée à partir de 2025. Au prix catalogue, cette commande représente 5,4 milliards USD.
Cette commande n’est finalement pas surprenante lorsque l’on sait que la seconde compagnie aérienne américaine a avoir commandé des CSeries n’est autre que la start-up Moxy, révélée en juin 2018, co-fondée par David Neeleman, le fondateur de JetBlue en 2000. Celle-ci devrait d’ailleurs prendre son envol à l’horizon 2020.
La livraison des avions débutera à partir de 2020, comme suit :
- 5 appareils en 2020
- 4 appareils en 2021
- 8 appareils en 2022
- 19 appareils en 2023
- 22 appareils en 2024
- 2 appareils en 2025
La majeure partie des avions rejoindront donc la flotte entre 2023 et 2024.
Par ailleurs, la famille A320 n’est pas en reste puisque JetBlue a converti 25 A320neo en A321neo, tout en ajustant le calendrier de livraison.
Pourquoi ?
À compter de 2020, JetBlue prévoit de retirer ses Embraer 190.
Ce retrait sera progressif. En effet, il sera sans doute corrélé au calendrier de livraison établi pour l’A220.
Par ailleurs, les caractéristiques techniques en fond un avion de choix pour JetBlue. Si l’avion permettra d’économiser 40% de carburant en comparaison à l’Embraer 190, il sera aussi plus confortable pour les passagers.
De plus, le rayon d’action de l’A220 permettra à JetBlue d’effectuer des vols transcontinentaux avec l’appareil (près de 6 000km) depuis et vers sa base de New York – JFK. Ce qui n’est bien évidemment pas le cas avec l’E190.
Un appareil idéal à tous points de vue ! 😉
Conclusion.
Malgré un rapprochement très récent entre Boeing et Embraer, le choix de la low cost américaine s’est basé sur les caractéristiques remarquables de l’A220.
Il faut dire que ce nouvel avion ouvre à JetBlue de belles opportunités.
La commande ne nous surprend pas tant que ça finalement ; l’A220 offre une capacité intéressante pour JetBlue, des économies de carburant, un confort de passagers, …
La livrée de la compagnie aérienne rejoindra donc bientôt (encore deux ans de patience tout de même) celles des compagnies en opération sur l’ex-CSeries ! 😉
Tyler.