Toutes les compagnies sont touchées par la crise du coronavirus, y compris les plus solides.
Hier, nous vous rapportions une analyse de Bloomberg qui présentait les 10 compagnies aériennes les plus fragiles dont le risque de faillite en raison de la pandémie était élevé.
Nous sommes habitués à voir les acteurs de l’aérien dans les pays du Golfe s’en tirer haut la main (exception faite, sans doute, d’Etihad Airways qui peine, depuis des années, à maintenir la tête hors de l’eau). Mais, à la différence de Qatar Airways qui maintien partiellement son réseau, on a assisté dernièrement à un arrêt brutal des opérations des compagnies des Émirats Arabes Unis ou encore de celles d’Oman Air.
À Dubaï, le gouvernement ne transige pas avec la sécurité de la population. Ainsi, des mesures ont été rapidement prises afin d’interdire aux ressortissants de quitter le pays, aux passagers de transiter par l’aéroport international de Dubaï et aux voyageurs de pénétrer sur le territoire national. En conséquence, depuis le 19 mars 2020, la flotte d’Emirates est clouée au sol.
Pour faire face à la crise et à ses conséquences économiques, la compagnie aérienne n’a pas eu d’autre alternative que de se tourner avec son véritable propriétaire : le gouvernement de Dubaï.
L’État aidera.
Aujourd’hui, le Cheikh Hamdan bin Mohammed Al Maktoum, Prince héritier de Dubaï a assuré que le gouvernement injectera très bientôt des fonds propres dans les caisses d’Emirates. Sa déclaration a fait l’objet d’une publication sur Twitter.
Today, we renew our commitment to support a success story that started in the mid-1980s to reach its goal of sitting on the throne of global aviation. The Government of Dubai is committed to fully supporting @Emirates at this critical time & will inject equity into the company. pic.twitter.com/3cabmUDOVD
— Hamdan bin Mohammed (@HamdanMohammed) March 31, 2020
« Aujourd’hui, nous renouvelons notre engagement à soutenir une réussite qui a commencé au milieu des années 1980 et qui a atteint son objectif d’être l’une des meilleures compagnies aériennes au monde. Le gouvernement de Dubaï s’est engagé à soutenir pleinement Emirates en ce moment critique et injectera des fonds propres dans l’entreprise.
Emirates, notre transporteur national, a positionné Dubaï comme une plaque tournante mondiale et a une grande valeur stratégique en tant que l’un des principaux piliers de l’économie de Dubaï, ainsi que de l’économie au sens large des Émirats Arabes Unis. Nous annoncerons bientôt plus de détails relatifs à l’injection de capitaux propres et des autres mesures prévues ». – Cheikh Hamdan bin Mohammed Al Maktoum, Prince héritier de Dubaï.
Ça, c’est un « chic Cheikh ».
Pourquoi ? Comment ?
Comme le Prince héritier, le Cheikh Hamdan bin Mohammed Al Maktoum le précisé aujourd’hui, Emirates est un acteur économique indispensable au développement de Dubaï. Elle a, en 35 ans à peine, permis de dynamiser le pays tout entier. Aujourd’hui, Dubaï est un hub mondial où transitent ou s’arrêtent des millions de voyageurs par an.
De plus, Emirates appartient au gouvernement. Rappelons que le Président de la compagnie aérienne nationale est le Cheikh Ahmed bin Saeed Al Maktoum, qui est également Président de la Dubai Civil Aviation Authority (DCAA).
En tant qu’outil d’État, il était ainsi impensable que le gouvernement abandonne sa compagnie aérienne nationale. L’injection d’argent frais, afin de faire face à cette période complexe, était une nécessité pour permettre à Emirates d’envisager sereinement la reprise.
.@Emirates, our national carrier, positioned Dubai as an global travel hub and has great strategic value as one of the main pillars of Dubai’s economy, as well as the wider economy of the UAE. We will announce further details about the equity injection and more measures soon. pic.twitter.com/wdcrn2trO9
— Hamdan bin Mohammed (@HamdanMohammed) March 31, 2020
Pour l’heure, les modalités de l’aide qui sera apportée à la compagnie aérienne ne sont pas connues.
Conclusion.
Ce qui est intéressant, c’est de constater que personne ne pourra reprocher aux compagnies du Golfe d’être aidées pendant la crise puisque tous les acteurs mondiaux du transport aérien ont sollicité l’aide de leurs États, de quelque manière que ce soit.
« Dans ces temps difficiles, seuls les plus préparés survivront. Les compagnies qui se vantaient de ne pas recevoir d’aides de leurs États et mettaient en avant leur indépendance sont désormais elle-mêmes en position de solliciter des subventions. » – Akbar Al Baker, Président-directeur général du groupe Qatar Airways.
Attendons désormais d’en savoir davantage !
Tyler.
(HT : Twitter)