Ce sont des bruits de couloir qui se murmurent depuis qu’Etihad va très mal : Emirates pourrait être tentée par une fusion (voir une acquisition pure et simple) de sa consoeur des Émirats Arabes Unis. D’autant plus que les comptes de la compagnie aérienne de Dubaï sont au beau fixe. En effet, le bénéfice annuel net d’Emirates, évalué à 762 millions de dollars, affiche une augmentation de 124% pour l’exercice fiscal de l’année 2017 – 2018, achevé fin mars 2018. Etihad, quant à elle, s’est embourbée avec ses investissements malheureux chez Alitalia et Air Berlin. La compagnie d’Abu Dhabi a perdu près de 2 milliards de dollars.
De ce fait, le rapprochement est facile dans l’esprit des observateurs.
Mais il n’en est rien. Le Cheikh Ahmed bin Saeed Al Maktoum, à l’occasion d’une interview accordée à Bloomberg Télévision, a insisté sur un point : Emirates n’est pas et ne sera pas intéressée par une fusion avec Etihad.
« Beaucoup de gens ont évoqué la possibilité d’une fusion avec Etihad. Ce n’est pas le cas. Pas du tout. Quand nous parlons aujourd’hui de synergies, c’est entre Emirates et FlyDubai. Il n’y a jamais eu de discussions avec Etihad au sujet d’une éventuelle fusion. » – Al Maktoum, Directeur général du groupe Emirates
Il ne faut pas oublier que ces deux compagnies aériennes, même si elles partagent des intérêts communs, sont rivales.
Si Emirates s’est exprimé récemment par la voix de Tim Clark, son Président, quant à la pénurie de personnel naviguant l’obligeant à clouer au sol certains appareils et à réduire le programme de vol, le Cheikh Ahmed bin Saeed Al Maktoum en a minimisé lors de son intervention l’impact réel. En effet, les effectifs globaux ont diminué d’à peine 2% au cours de l’année, portant à plus de 103 000 le nombre d’employés.
« Emirates n’est à court que d’un petit nombre d’équipages commerciaux et ne manque pas de pilotes puisqu’elle cherche à mieux faire correspondre le recrutement avec l’arrivée des nouveaux avions. » – Al Maktoum, Directeur général du groupe Emirates
La compagnie de Dubaï n’a ni besoin des avions ni du personnel d’Etihad.
Ce n’est donc pas du côté d’Emirates qu’Etihad trouvera sa planche de salut.
Conclusion.
Quel avenir pour Etihad ?
La compagnie aérienne a été contrainte et forcée de clouer au sol des appareils jugés superflus et envisage le report ou l’annulation de commandes Airbus et Boeing. Par ailleurs, nous avons évoqué à plusieurs reprises ces derniers mois les déboires de la compagnie d’Abu Dhabi avec ses participations, notamment chez Alitalia, Air Berlin ou encore Darwin (menant à la quasi-évaporation d’Etihad Partners). De plus, Etihad a été contrainte et forcée de resserrer les cordons de la bourse allant par exemple jusqu’à récupérer quelques précieux sous sur les franchises bagage ou encore en retirant des avantages et aménagements destinés aux clients dans ses salons.
Mais n’oublions pas que la compagnie aérienne est contrôlée par l’État. Alors si Emirates écarte tout projet d’accord avec Etihad, la solution viendra peut-être d’Abu Dhabi directement ! 😉
Tyler.
(Crédit photo de couverture : Airliners.net / Andrew Hunt)
D’accord pas de fusion aujourd’hui… mais demain est un autre jour !